Histoire

1437, testament de Pierre Puig.

1437, 22 décembre.
Pierre Puig, habitant de Terrats, malade, fait son testament. Il élit sépulture dans le cimetière de
l’église Saint-Julien de Terrats. Il institue son frère Bernat Puig, son cousin germain Joan Llobet,
maraicher de Perpignan, et son neveu Jacme Volo de Passa ses exécuteurs testamentaires avec
toutes les prérogatives juridiques que cela implique pour administrer son patrimoine afin de payer
ses dettes et ses legs. Il réserve trente livres de monnaie barcelonaise de tern pour être dépensées
pour le salut de son âme et le rachat de tous ses péchés, dont dix livres pour la célébration de
messes, par les prêtres que ses exécuteurs testamentaires choisiront, pour le salut des âmes de ses
parents dont les dépouilles reposent dans le cimetière de l’église Sainte-Marie de Montauriol
d’Amont, et pour chaque messe célébrée on paiera à chaque prêtre dix-huit deniers une fois
effectuée l’absolution au pied de l’autel et accomplie la confession générale. Il lègue dix sous à
l’œuvre de l’église Sainte-Marie de Montauriol d’Amont pour une torche de cire qui servira à
éclairer le corps du Christ pendant la célébration de l’eucharistie. Il lègue douze deniers à l’œuvre
de cette église. Il lègue vingt sous à l’œuvre de l’église Saint-Julien de Terrats pour deux torches de
cire qui serviront également pendant la célébration de l’eucharistie. Il lègue deux sous à l’œuvre de
cette église, et deux sous au tour (luminaire) de cette église. Il lègue vingt sous pour la distribution
d’aumônes en pain de froment dans les lieux de Montauriol d’Amont et Montauriol d’Aval. Il lègue
quatorze florins d’or d’Aragon pour que l’on achète deux tasses d’argent blanc pour son frère
Bernat Puig. Il lègue un marc d’argent à son neveu Anthoni, fils de Bernat Puig, dont on lui
remettra une moitié aussitôt après sa mort, et l’autre moitié lors du mariage de son neveu. Il lègue
vingt sous pour la distribution d’aumônes en pains de froment à Terrats. Il lègue cinq sous à
chacun de ses exécuteurs testamentaires pour leur travail. Il lègue dix-huit denier à chacun des
quatre prêtres qui assisteront à sa sépulture ecclésiastique. De même, il lègue dix-huit deniers à
chacun des quatre autres prêtres à chaque fois qu’ils donneront l’absolution sur sa tombe les
premiers jours de sa neuvaine et de l’anniversaire de sa mort. Il lègue huit sous pour quatre cierges
qui serviront à éclairer ses funérailles et qui serviront à éclairer l’église Saint Julien les jours où
l’on célébrera le début de sa neuvaine et son anniversaire. Toutefois, si le curé de l’église Saint
Julien réclamait que l’on utilise ces quatre cierges avant que l’on accomplisse ces services, il veut
que ces cierges ne soient pas utilisés mais qu’à leur place on achète quatre chandelles de cire pour
chacun de ces trois jours, et ce qui subsistera reviendra au curé. Il lègue cinq sous à sa tante
Jacma, veuve de Joan Llobet, maraicher de Perpignan. Il lègue douze deniers à sa fille Marguerite,
née de son union avec son épouse Alamande et épouse de Guillem de Trilla de Millas, en plus de ce
qu’il lui avait donné lors de son mariage. Il lègue six deniers à chacun des enfants de ladite
Marguerite. Il lègue douze deniers à sa fille Johanna, épouse de Guillem Corp de Fourques, en plus
de ce qu’il lui avait donné lors de son mariage. Il lègue six deniers à chacun des enfants de ladite
Johanna. Il veut que ses exécuteurs testamentaires distribuent en aumônes ce qui subsistera des
trente livres une fois tous ces legs effectués. Il reconnait la dot que son épouse Alamande lui a
apportée ainsi qu’elle est stipulée dans leur contrat de mariage passé à Montauriol et reçu par le
défunt Bernat Borgua, notaire d’Ille. Il lègue à son épouse tous ses vêtements, et ses bijoux avec
leurs garnitures et leurs fourrures. Il lègue à son épouse, dans l’éventualité où celle-ci ne demeure
pas avec son héritier, une pension annuelle de deux hémines et demie de froment que son héritier
devra lui donner le jour de la fête des saints Pierre et Félix, et trois charges de vin rouge prime et
une charge de « vin d’eaux », le tout à la mesure de Terrats, que son héritier devra lui remettre le
jour de la fête de saint Martin évêque et confesseur. Il lègue à son épouse ses vases vinaires pour la
conservation de ce vin. Il lui lègue également un quartier de viande de porc salé, et un setier
d’huile à la mesure de Terrats que son héritier devra lui remettre chaque année le jour de la fête de
saint Vincent martyre. De même son héritier devra lui apporter tout le bois sec et vert dont elle
aura besoin pour son approvisionnement et usage quotidien. Il lui lègue un lit muni de sontrousseau de draps, à savoir deux paires de draps, deux couvertures et un traversin ou oreiller
qu’elle pourra renouveler quand ceux-ci seront usés. Il lui lègue à titre viager la maison dite bohal
située à Terrats pour qu’elle y habite dans l’éventualité où elle ne demeurerait pas avec son
héritier. Et il ordonne que son héritier y fasse à ses frais tous les travaux qu’elle estimera
nécessaires quand elle le lui demandera. Il reconnait devoir cent vingt livres à son frère Bernat
Puig, somme que ce dernier lui avait gracieusement avancée, et il veut que son héritier la lui
rembourse dans les deux ans qui suivront son trépas. De même, il avait donné il y a longtemps à
son frère la maison dans laquelle il habite à présent, laquelle était auparavant une ruine dont les
travaux avaient été payés par son frère, et comme il avait fait cette donation verbalement, sans que
soit rédigé un acte public en faisant foi, il lègue par conséquent cette maison à son frère et interdit
à son héritier de la réclamer et tout recours judiciaire à propos de celle-ci. Il reconnait que son
frère possède la moitié de ses chèvres et autres bêtes à laine et de la laine qu’ils portent à présent,
et il pourra récupérer sa part quand il le voudra. De même, il reconnait que son frère possède la
moitié de tout le froment, céréales, vin, huile et autres fruits qui ont été ou seront perçus sur les
champs, vignes et autres terres qui sont cultivées pour lui. Son frère pourra par conséquent
récupérer la moitié de ce qui est semé ou sur pied lors des prochaines récoltes. Il reconnait
également que son frère a la moitié de son gros bétail, soit des quatre bœufs, deux mulets et un âne.
De plus, comme son frère possède plusieurs meubles et ustensiles qu’il serait trop long d’énumérer
dans ce testament, il demande à ce que son frère soit cru sur parole à ce propos ; et en cas de
contestation de son héritier, que son frère prête serment devant le batlle de Terrats ou le curé de
l’église de ce lieu. Il reconnait que son frère a la moitié du pré situé au lieu-dit l’Estany à Thuir,
qu’ils avaient acheté à Anthoni Malet de Thuir, et son frère doit récupérer la somme de dix livres
qu’il lui avait avancée pour l’achat de ce pré. Il lègue la somme de cinquante livres en héritage à
son fils Pere, dont la moitié lui sera payée dans l’année qui suivra son décès, et l’autre moitié à
l’occasion de son mariage. Et si ce dernier contestait ou récusait ce testament, alors il n’aurait que
dix livres. Il lègue à son fils Joan la somme de cinquante livres selon les mêmes conditions. Il lègue
à son fils Francesc la somme de cinquante livres selon les mêmes conditions. Il désigne son fils aîné
Bernat héritier universel de tout ses autres biens.


ADPO, 3E1/1263, fol. 46v-50v.


Testamentum Petri Puig loci de Terratis.


Quia nullus in carne positus mortem evadere potest corporalem. Idcirco, in Dei nomine, ego
Petrus Puig loci de Terratis, licet eger corpore, sanus tamen per Dei graciam mente, in meo bono
sensu plenaque memoria et firma loquela, hoc meum facio, condo et ordino ultimum testamentum,
in quo omnium bonorum meorum disposition scripta et ordinate reperiatur.
Et in primis eligo corpori meo sepulturam in cimiterio ecclesie Sancti Juliani dicti loci de
Terratis. Et facio, eligo atque constituo manumissores meos et hujus mei testamenti exequtores
Bernardum Puig dicti loci fratrem, Johannem Lobet, ortolanum ville Perpiniani, consobrinum
germanum, et Jacobum Volo loci de Passano, nepotem sive nebot meos. Quibus omnibus dictis
manumissoribus meis et hujus mei testamenti exequtoribus, et duobus ipsorum dono, confero atque
attribuo plenum posse, licenciam et liberam potestatem exequendi et complendi hanc meam
ultimam voluntatem absque tamen dampno et missionibus eorumdem, necnon me vitaffuncto de
dictis bonis meis tam mobilibus quam inmobilibus pro solvendis legatis meis infrascriptis et debitis
que debeo eorum propria auctoritate absque alicujus pene incursu et licencia cujusvis curie
ecclesiastice vel secularis et heredis mei universalis infrascripti aut alterius cujusvis persone minime
[fol. 47] petita seu obtenta in et cum enquantu vel proclamacione, aut sine enquantu seu
proclamacione ad imperpetuum et ad tempus vendendi, distrahendi et alienandi illis locis et personiset precio sive preciis ac per illos viam modum et formam quibus dictis meis manumissoribus et
hujus mei testamenti exequtoribus vel duobus ipsorum videbitur faciendum. Et jura ac acciones
reales et personales, et alias quascumque michi pertinencia et pertinentes ac pertinere et spectare
debentes ac debencia in predictis aut eorum singulis que dicti mei manumissores et hujus mei
testamenti exequtores, vel duo ipsorum, vendiderint, distraxerint seu alienaverint modo quocumque
in emptores seu adquisitores eorum cedendi et remittendi, ipsoque in possessionem realem et
corporalem premissorum ponendi et inducendi, preciaque eorum que vendiderint, distraxerint seu
alienaverint petendi, habendi, exigendi et recipiendi, ac se habuisse et recepisse confitendi, et inde
apochas et diffiniciones faciendi et firmandi, et excepcioni non habite et non numerate peccunie, et
legi qua deceptis ultra dimidiam justi precii seu rei valoris subvenitur omnique alii excepcioni
renunciandi. Et si ea que dicti mei manumissores et hujus mei testamenti exequtores, seu duo
ipsorum, vendiderint, distraxerint vel alienaverint plus valeant precis quibus vendentur, omne illud
plus dictis emptoribus dandi, cedendi et perpetuo diffiniendi, et de evictione premissorum et de
omnibus dampnis, gravaminibus, sumptibus et interesse in causa dicte evictionis per dictos
emptores fiendis et sustinendis caveri et teneri promittendi. Et pro ipsa evictione, et pro dictis
dampnis, gravaminibus, sumptibus et interesse in causa ejusdem evictionis vel aliter fiendis et
sustinendis juxta eorum seriem et tenorem bona mea et jura universa quecumque sint et ubicumque
presencia et futura emptoribus predictis obligandi, ypothecandi et astringendi, que ego de presenti
ac nunc prout extunc pro premissis obligo, ypotheco et astringo in posse notarii publici infrascripti
nomine dictorum emptorum, et omnium aliorum et singulorum quorum interest et intererit aut
interesse potest vel poterit infuturum stipulantis et recipientis, instrumenta quoque vendicionum,
distraccionum, alienacionum, attendamentorum et alia quecumque ad predicta et subscripta et
eorum singula necessaria decencia et opportuna cum et sub illis penis, pactis, vinculis,
obligacionibus, clausulis, renunciacionibus, securitatibus et cauthelis, de quibus dictis meis
manumissoribus et hujus mei testamenti exequtoribus vel duobus ipsorum expediens videbitur
faciendi, laudendi et firmandi, et omnia alia faciendi liberaliter et exercendi, que ego possem facere
si in humanis existerem, et que in contractibus empti et venditi et alterius cujuslibet alienacionis
fieri requirantur, quascumque enim vendiciones, distracciones, alienaciones et alios quoslibet
contractus de dictis bonis meis predicti mei manumissores et hujus mei testamenti exequtores vel
duo ipsorum ex et pro predictis aut eorum singulis sub quocumque verborum modo et forma
fecerint et firmaverint qualitercumque, nunc prout extunt et econverso laudo, approbo, ratiffico et
confirmo, illosque illas et illa valere volo et inviolabiliter observari precipio et mando perpetuo, ac
si per me personaliter facte essent.
Et accipio de bonis meis pro anima mea salvanda et in remissionem omnium peccatorum [fol. 47v]
meorum triginta libras barchinonensium de terno. Tamen volo quod solvantur et solvi possint in
moneta tunc in his partibus currenti et sine metu pene recipient, de quibus primo lego pro missis pro
animabus dominorum parentum meorum, qui jam ab hoc seculo in aliud transierunt, quorum funera
requiescunt in terre pulvere cimiterii ecclesie beate Marie loci de Monte Auriollo Superiori per illos
presbiteros quos dicti mei manumissores seu duo ipsorum duxerint eligendos et nominandos
celebrandis decem libras, quorum presbiterorum cuilibet dicta finita et completa per eum unica
missa, et facta expost per ipsum absolucione in pede altaris et adimpleta confessione generali,
dentur et solvantur de dictis decem libris decemocto denarii monete tunc in dictis partibus currentis.
Item, lego operi dicte ecclesie Beate Marie dicti loci de Monte Auriollo pro una torta cere que
deserviat ad illuminandum sacratissimum corpus Domini nostri Jhesu Christi in eadem ecclesia
quando per presbiterum missam celebrantem in altum elevabitur et populo demostrabitur, et quam
jubeo dari et tradi operario dicte ecclesie decem solidos.
Item, lego operi dicte ecclesie Beate Marie de Monte Auriollo duodecim denarios.
Item, lego operi dicte ecclesie Sancti Juliani dicti loci de Terratis pro duabus tortis cere que
serviant ad illuminandum sacratissimum corpus Domini nostri Jhesu Christi quando per presbiterum
missam celebrantem in altum elevabitur, et populo in ipsa ecclesia ad audiendum divina congregato
demostrabitur, et quas jubeo dari et tradi operario ipsius ecclesie viginti solidos.Item, lego dicto operi prefate ecclesie Sancti Juliani dicti loci de Terratis duos solidos.
Item, lego turno dicte ecclesie Sancti Juliani alios duos solidos.
Item, lego pro quadam caritate fiendo in pane cocto frumenti in dicto loco de Monte Auriollo
Superiori, et in loco de Monte Auriollo Inferiori eroganda seu largienda ad cognicionem dictorum
meorum manumissorum vel duorum ipsorum in ipsis locis viginti solidos barchinonensium.
Item, lego dicto Bernardo Puig fratri meo quatuordecim florenos auri de Aragonia valentes
septem libras et quatuordecim solidos, ex quibus volo quod emantur et sibi tradantur due tacee
argenti albi.
Item, lego Anthonio nepoti meo sive nebot, filio dicti Bernardi Puig fratris mei, unam marcham
argenti fini recti et justi ponderis ville Perpiniani sibi danda et solvenda, videlicet medietatem
incontinenti me deffuncto, et aliam medietatem incontinenti cum fuerit matrimonio collocatus.
Item, lego pro quadam caritate fienda in pane cocto frument in dicto loco de Terratis more in
eodem loco fieri solito viginti solidos, de quibus dictum frumentum ematur.
Item, lego cuilibet dictorum meorum manumissorum pro labore hujus mee manumissorie
quinque solidos.
Item, lego cuilibet quatuor presbiterorum quos volo esse ad associandum funus meum ad
ecclesiasticam sepulturam decemocto denarius.
Item, lego cuilibet aliorum quatuor presbitorum quos volo esse ad faciendum absolucionem
supra tumulum in quo funus meum sepelietur, diebus capitis mee novena et capitis anni mei obitus,
pro qualibet istarum duarum dierum decem octo denarius.
Item, lego pro quatuor cereis qui deserviant ad illuminandum funus meum die qua tradetur
acclesiastice sepulture, et quos eciam volo quod deserviant ad illuminandum dictam ecclesiam
Sancti Juliani diebus dictorum capitis mee novena et capitis anni [fol. 48] mei obitus octo solidos.
Preterea si rector dicte ecclesie Sancti Juliani faciebat, intentabat seu manebat questionem seu
demandam in et pro habendo dictos quatuor cereos antequam fecerint dictum servicium seu
deservierint adimplendo illud, volo quod dicti quatuor cerei non intrent ad dictam ecclesiam, sed
loco ipsorum habeantur et emantur qualibet dictarum trium dierum quatuor candele cere quelibet
ipsarum unius denarii barchinonensis, facto vero et adimpleto dicto servicio per dictos quatuor
cereos ad illuminandum ut prefertur. Id quod supererit ex ipsis sit et esse volo dicti rectoris et non
alii.
Item, lego Jacobe uxori relicte Johannis Lobet quondam ortolani ville Perpiniani amite mee sive
thia quinque solidos.
Item, lego Margarite filie mee et Alamande uxoris mee legitime et naturali, uxori Guilelmi de
Trillano loci de Miliariis jure institutionis et nomine hereditatis sue, ac pro parte hereditate legitima
porcione et omnia alio jure dicte Guilelme filie mee pertinentibus et pertinere debentibus atque
possibilibus in et de bonis meis jure nature vel aliter, duodecim denarios bonos de terno, cum
quibus et cum omni eo quod sibi de bonis meis tempore suo nupcie ipsa filia mea sit et esse debeat
contenta ex et de dictis bonis meis, nichil aliud ultra predicta que sibi lego petendo seu posse peti
ullo modo. In quibus duodecim denariis dictam Margaritam filiam meam michi heredem instituo.
Item, lego cuilibet filiorum et filiarum dicte Margarite filie mee ad lucem perventorum et
proveniendorum jure institutionis et nomine hereditate sue ac pro parte hereditate legitima porcione,
et omni alio jure eis et cuilibet ipsorum pertinentibus et pertinere debentibus atque possibilibus in et
de dictis bonis meis jure nature vel aliter, sex denarios bonos de terno, in quibus quemlibet ipsorum
et ipsarum michi heredes instituo.
Item, lego Johane filie mee et dicte Alamande uxoris mee legitime et naturali, uxori Guilelmi
Corp loci de Ffurchis, jure institutionis et nomine hereditatis sue ac pro parte hereditate legitimaporcione et omni alio jure dicte Johane filie mee pertinentibus et pertinere debetibus atque
possibilibus in et de bonis meis jure nature vel aliter, duodecim denarios barchinonenses de terno,
cum quibus et cum omni eo quod sibi dedi de bonis meis tempore contractus sui matrimoni ipsam
filiam meam volo esse et remanere contentam ex et de dicti bonis meis nil amplius per eam in
eisdem petendo seu peti posse ullo modo. In quibus duodecim denariis dictam Johanam filiam
meam michi heredem instituo.
Item, lego cuilibet filiorum et filiarum dicte Johane filie mee die obitus mei viventium jure
institutionis et nomine hereditatis sue, ac pro parte hereditate legitima porcione et omnia alio jure
sibi pertinentibus et pertinere debentibus atque possibilibus in et de bonis meis jure nature vel aliter,
sex denarios barchinonenses de terno, in quibus ipsos filios et filias dicte Johane uxoris[1] mee
michi heredes instituo.
Residuum vero dictarum triginta librarum solutis primitus ex ipsis legatis meis predictis detur et
erogari volo amore Dei noticie et per manus dictorum meorum manumissorum vel duorum ipsorum.
Et recognosco cum hoc meo testamento dicte Alamande uxori mee dotem suam, prout in
instrumentis nupcialibus inter me et ipsam factis in dicto loco de Monte Auriollo, et receptis per
Bernardum Borgua quondam notarium de Insula continetur.
Et lego dicte Alamande uxori mee omnes vestes et ligars et omnia jocalia corporis sui
cujuscumque valoris et condicionis existant cum earum arnesiis et folraturis ad omnes suas [fol. 48v]
voluntates de eisdem faciendas.
Item, lego dicte Alamande uxori mee, pro provisione sua sibi per heredem meum universalem
subscriptum et suos fienda, si tamen et casu quo non conveniat cum eo et eis de simul stando et
habitando, et provisione debitam ad electionem et obtionem dicte uxoris mee per eundem heredem
meum universalem vel suos sibi facere nolentam vel accusantem, seu nolentes aut accusantes, duas
eminas et mediam frumenti boni et pulcri ad oculum molendini aridi et bene receptibilis ad
mensuram dicti loci de Terratis sibi, quamdiu in humanis vixerit, dandas et solvendas per heredem
meum universalem subscriptum et suos quolibet anno in festo sanctorum Petri et Felicis ; et tres
sarcinatas vini primi puri rubei coloris, et unam sarcinatam vini aquarum ad mensuram ejusdem loci
sibi per dictum heredem meum universalem et suos dandas et solvendas quolibet anno in festo
sancti Martini episcopi et confessoris.
Item, lego dicte uxori mee vasa vinaderia bona et sufficiencia pro conservacione dicti vini. Et
amplius lego dicte uxori mee pro dicta provisione sibi fienda unum carterium carnis porchi salse
bonum et sufficiens, et unum cestarium olei boni, pulcri et clari ad mensuram ejusdem loci de
Terratis sibi dandi et solvendi per dictum heredem meum universalem subscriptum et suos quolibet
anno in festo sancti Vincencii martiris. Necnon lego dicte uxori mee tot ligna arida et virida quot
sufficere possint ad suam provisionem seu cotidianum usum et as suam electionem et obtionem, que
ligna habeant ferre seu ferri facere dictus heres meus universalis subscriptus et sui tociens quociens
requisitus seu requisiti fuerint per dictam uxorem meam in posse suo seu ad domum habitationis sue
sine alia dilacione, exceptione seu contradictione.
Item, lego dicte uxori mee de tota sui vita naturali tantum unum lectum pannis sufficientis
munitum, videlicet duobus paribus linteaminum, duobus lodicibus et uno traverserio sive pulvinari,
et ipsis consumptis seu devastatis totidem, taliter quod dictus lectus remaneat munitus bene et
decenter de dicta raupa ad cognitionem, electionem et ordinationem ejusdem uxoris mee.
Item, lego dicte Alamande uxori mee de tota sui vita naturali tantum et in casu predicto quo non
conveniat de simul stando cum dicto herede meo universali subscripto, pro faciendo sibi suam
habitationem et domicilium, quandam domum meam vocatam bohal infra dictum locum de Terratis
situatam. Et affrontat cum borda d’en Aras, et cum via publica de duabus partibus, et cum quodam
patuo Bernardi Jaubert dicti loci de Terratis. Preterea volo, jubeo, ordino et mando quod opera
necessario fienda in dicta domo mea vocata Bohal faciant et solvant heres meus universalis
infrascriptus et sui sumptibus suis propriis et expensis ad cognitionem, obtionem et electionem dicteuxoris mee incontinenti cum per eam requisitus seu requisiti fuerit vel fuerint sine aliqua dilatione,
obstaculo vel impedimento. Mortua vero dicta uxore mea dicta provisio cesset.
Et confiteor atque recognosco me debere cum hoc meo testamento dicto Bernardo Puig fratri
meo centum viginti libras barchinonensium de terno ratione veri, puri et gratuiti mutui per eum
bono amore michi facti de eisdem, quas sibi vel cui voluerit solvi volo per heredem meum
universalem [fol. 49] subscriptum de dictis bonis meis in moneta tunc currenti in hiis partibus infra
duos annos completos a die obitus mei inantea proxime computandos, cum istum terminum
dictorum duorum annorum die presenti dictus Bernardus Puig frater meus michi ex sui gracia et
bona voluntate concesserit, et dictas centum viginti libras dicto fratri meo et suis laudo et assigno
atque assecuro ipsum et suos habere in et super omnibus dictis bonis meis quecumque sint et
ubicumque presentibus et futuris, que bona mea omnia sibi et suis obligata et ypothecata remanere
volo quousque dictis centum viginti libris habuerit et seu receperit abintegro et sine alio
impedimento quod sibi per heredem meum universalem subscriptum vel suos fieri non possit seu
attentari aliquo modo.
Preterea, cum domum meam in qua nunc habito, que antiquitus erat patuus, et affrontat ex una
parte cum tenencia Bernardi Jaubert dicti loci de Terratis, et in aliis partibus in viis, dederim diu est
dicto Bernardo Puig fratri meo, et de dicta donatione que verbo facta fuit non constet per
instrumentum publicum vel aliud legitimum documentum, et sub spe dicte donationis ac bone fide
fiducia idem frater meus dictam domum operatus fuerit seu operari fecerit de sua propria peccunia
tanquam suam propriam, ideo omnem hesitationem removendo et bonam fidem agnoscendo
veritatemque ostendendo, dico et assero atque confiteor dictam domum fore dicti fratris mei premis
rationibus, cui fratri meo volo per heredem meum universalem subscriptum vel suos aut aliam
personam fieri moveri vel intentari questio, lis, petitio seu demanda in judicio vel extra, pretextu
dicte sue domus aliquo modo, auferendo eis tenore cum presenti omnem potestatem contrarium
faciendi seu attentandi, cum omne jus si quod habeam vel michi competat in eadem qualitercumque,
sibi lego atque dono donatione mera, pura, firma, simplici et irrevocabili que dicitur inter vivos, et
ipsum nunc protunc verum dominum et procuratorem de dicta domo constituo.
Et recognosco cum hoc meo testamento atque confiteor dicto Bernardo Puig fratri meo, quod
ipse habet medietatem in omnibus capris et aliis animalibus minutis et lanutis et in lana qui super
eis est, quas et que habeo et sub nomine meo possidentur ubique existant, quam medietatem valeat
atque possit accipere et penes se retinere quociens voluerit tanquam suam propriam ad sue libitum
voluntatis.
Et etiam dico, assero et confiteor dicto Bernardo Puig fratri meo quod ipse habet medietatem in
omni frumento, blado et quibuscumque granis, vino, oleo et aliis fructibus nunc perceptis et
collectis ubique sint, quos tamen et que ego percepi et collexi tempore preterito et per me ac nomine
meo possidentur, et in eis etiam qui et que nunc sunt pendentque in et super quibuscumque campis,
vineis et aliis terris seu possessionibus quocumque nomine nuncupentur, qui et que pro me et
nomine meo laboratis sunt et cultivatis unique sint situatis, quam medietatem de predictis frumento,
blado et quibuscumque granis, vino, oleo et aliis fructibus jam collectis et perceptis ipse frater meus
petere et habere ac recipere penesque se retinere potest tamquam suam propriam ad omnimodam
suam voluntatem de eisdem faciendam. Aliam autem medietatem seminatam et pendentem in terris
sive possessionibus quibuscumque atque excrescentur et seu fructifficabuntur anno presenti in
vineis pro me et nomine meo cultis, laboratis et seminatis, ipse frater meus valeat recipere et ad
manus suas incontinenti cum venerit tempus recollogendi et percipiendi eandem retinere.
Item, dico, confiteor et recognosco [fol. 49v] dicto Bernardo Puig fratri meo, quod ipse habet
medietatem in illis quatuor bovibus, duabus mulabus et una asina, quos et quas habeo et in posse
meo existunt. Verum cum in posse meo et infra domum meam jamdictus frater meus habeat plura
bona mobilia et utensilia domus quod hic esset valde prolixum specifficare, et alia in quibus habet
medietatem, propterea, confisus et nec inmerito de sui fide, prodomia legalitate et bona fama, volo
et mando ad habendum et recuperandum ea quociens, et quando voluerit sibi tradi et restitui sibiquecredi suo simplici juramento, quod prestare teneatur in casu controversie seu disconveniencie si que
moveretur inter ipsum et heredem meum universalem subscriptum in posse bajuli dicti loci de
Terratis vel rectoris dicte ecclesie de Terratis per dictum heredem meum universalem eligendi.
Necnon confiteor atque recognosco dicto Bernardo Puig fratri meo quod ipse habet medietatem in
illo prato et terra illius, quod nuper emptum fuit ab Anthonio Malet loci de Thoyrio infra terminos
dicti loci de Thoyrio situatis loco vocato l’Estany, et affrontat prout in instrumento inde acto Thoyrii
et per Johannem Morerii notarium infrascriptum recepto lacius continetur. Confiteor inquam atque
recognosco sepedicto Bernardo Puig fratri meo, quod ipse ultra predicta est recuperaturus de dictis
bonis meis et habiturus decem libras barchinonensium de sui propria peccunia bistraxit pro
solvendo dictum pratum seu precium illius.
Et lego Petro filio meo et dicta Alamande uxoris mee legitimo et naturali jure institutionis et
nomine hereditatis sue ac pro parte hereditate legitima porcione et omni alio jure dicto Petro filio
meo pertinentibus et pertinere debentibus atque possibilibus in et de bonis meis jure nature vel aliter
quinquaginta libras barchinonensium de terno dandas sibi et solvendas per heredem meum
universalem subscriptum vel suos, videlicet medietatem infra medie annum completum a die obitus
mei inantea proxime computandum, et aliam medietatem die illa qua matrimonio fuerit collocatus.
Cum quibus quinquaginta libras dictus Petrus filius meus sit et esse debeat contentus ex et de dictis
bonis meis, et de omnibus que petere posset in et super dictis bonis meis aut contra heredem meum
universalem subscriptum, et ultra dictas quinquaginta libras nichil amplius petere possit in dictis
bonis meis nec contra dictum heredem meum universalem, tam ratione hereditatis sue paterne
legitime porcionis vel suplementi ipsius debiti seu debitorum vel cujusvis alterius obligationis seu
promissonis per me sibi factis, quam alia quacumque ratione, jure, lege, titulo sive causa, imo
teneatur dicto heredi meo universali subnominato et suis et tenentibus atque possidentibus bona mea
diffinire de omnibus et singulis supradictis, et generaliter de omnibus aliiis et singulis, prout dici,
cogitari et dictari atque fieri poterit ad utilitatem et comodum dicti heredis mei universalis ac
tenentium et possidentium bona mea predocta. Et si forte dictus Petrus filius meus ultra dictas
quinquaginta libras in dictis bonis meis aut contra dictum heredem meum universalem infrascrptum
vel suos aliquid amplius peteret vel exigeret, seu adversus dictum heredem universalem aut contra
dicta bona mea vel tenentis seu possidentis eadem questionem, petitionem seu demandam faceret
vel moveret, aut hoc meum testamentum aliqualiter impugnaret seu impugnare presumeret vel
attentaret aut dictam diffinitionem facere nollet vel recusaret, quolibet dictorum casuum advenientis
revoco dictum legatum [fol. 50] dictarum quinquaginta librarum per me filio meo supra factum, et
lego quolibet dictorum casuum advenientis jamdicto Petro filio meo juribus predictis decem libras
barchinonensium de terno tantum. Et in his que supranominato Petro filio meo per modum
predictum lego ipsum michi heredem instituo.
Item, lego Johanni filio meo et dicte Alamande uxoris mee legitimo et naturali, jure institutionis et
nomine hereditatis sue ac pro parte hereditate legitima porcione et omni alio jure sibi pertinentibus
et pertinere debentibus atque possibilibus in et de bonis meis jure nature vel aliter quinquaginta
libras barchinonensium de terno sibi dandas et solvendas per heredem meum universalem
subscriptum vel suos tempore suo nuptis et non ante. Cum quibus quinquaginta libris dictus
Johannes filius meus sit et esse debeat atque remaneat contentus ex et de dictis bonis meis, et de
omnibus que petere posset in et super eisdem bonis meis aut contra heredem meum universalem
subscriptum vel suos, et ultra dictas quinquaginta libras nichil amplius petere possit in dictis bonis
meis nec contra dictum heredem meum universalem, tam ratione hereditatis sue paterne legitime
porcionis vel suplementi ipsius debiti seu debitorum vel cujusvis alterius obligationis seu
promissionis per me sibi factis, quam alia quacumque ratione, jure, lege, titulo sive causa, imo
teneatur dicto heredi meo universali subnominato et suis et tenentibus atque possidentibus bona mea
diffinire de omnibus et singulis supradictis, et generaliter de omnibus aliis et singulis prout dici,
cogitari et dictari atque fieri poterit ad utilitatem et comodum dicti heredis mei universalis et
tenentium et possidentium bona mea predicta. Et si forte dictus Johannes filius meus ultra dictas
quinquaginta libras in dictis bonis meis aut contra dictum heredem meum universalem infrascriptumvel suos aliquid amplius peteret vel exigeret seu adversus dictum heredem meum universalem aut
contra dicta bona mea vel tenentis seu possidentis eadem litem, questionem, petitionem seu
demandam faceret vel moveret, aut hoc meum testamentum aliqualiter impugnaret seu impugnare
presumeret vel attentaret, aut dictam diffinitionem facere nollet vel recusaret, quolibet dictorum
casuum advenientis revoco dictum legatum dictarum quinquaginta librarum per me ipsi filio meo
supra factum, et lego quolibet dictorum casuum advenientis jamdicto Johanni filio meo juribus
predictis decem libras barchinonensium de terno tantum. Et in hiis que supranominato Johanni filio
meo per modum predictum lego ipsum michi heredem instituo.
Item, lego Francischo filio meo et dicte Alamande uxoris mee legitimo et naturali, jure institutionis
et nomine hereditatis sue ac pro parte hereditate legitima porcione et omni alio jure sibi
pertinentibus et pertinere debentibus atque possibilibus in et de bonis meis jure nature vel aliter
quinquaginta libras barchinonensium de terno sibi dandas et solvendas per heredem meum
universalem subscriptum vel suos tempore suo nuptis et non ante. Cum quibus quinquaginta libris
dictus Franciscus filius meus sit et esse volo debeatque atque teneatur contentus ex et de dictis bonis
meis, et de omnibus que petere posset in et super eisdem bonis meis aut contra heredem meum
universalem subscriptum vel suos, et ultra dictas quinquaginta libras nichil amplius petere possit in
dictis bonis meis nec contra dictum heredem meum universalem, tam ratione hereditatis sue paterne
legitime porcionis vel suplementi ipsius debiti seu debitorum vel cujusvis alterius obligationis seu
promissionis per me sibi factis, [fol. 50v] quam alia quacumque ratione, jure, lege, titulo sive causa,
imo teneatur dicto heredi meo universali subnominato et suis et tenentibus atque possidentibus bona
mea diffinire de omnibus et singulis supradictis, et generaliter de omnibus aliis et singulis prout
dici, cogitari et dictari atque fieri poterit ad utilitatem et comodum dicti heredis mei universalis et
tenentium et possidentium bona mea predicta. Et si forte dictus Franciscus filius meus ultra dictas
quinquaginta libras in dictis bonis meis aut contra dictum heredem meum universalem infrascriptum
vel suos aliquid amplius peteret vel exigeret seu adversus dictum heredem meum universalem aut
contra dicta bona mea vel tenentis seu possidentis eadem litem, questionem, petitionem seu
demandam faceret vel moveret, aut hoc meum testamentum aliqualiter impugnaret seu impugnare
presumeret vel attentaret aut dictam diffinitionem facere nollet vel recusaret, quolibet dictorum
casuum advenientis revoco dictum legatum dictarum quinquaginta librarum per me ipsi filio meo
supra factum, et lego quolibet dictorum casuum advenientis ipsi Francisco filio meo juribus
predictis decem libris barchinonensium de terno tantum. Et in hiis que supranominato Francisco
filio meo per modum predictum lego ipsum michi heredem instituo.
In omnibus vero aliis bonis meis mobilibus et immobilibus, juribus et actionibus universis
quecumque sint et ubicumque presentibus et futuris, facio et instituo michi heredem meum
universalem Bernardum filium meum et dicte Alamande uxoris mee legitimum et naturalem, qui
solvat et solvere habeat, debeat atque teneatur omnia legata mea predicta, debita et injurias meas,
que me vere apparuerint debere die obitus mei restituere teneatur.
Hec est enim mea extrema voluntas quam semper impla(ca)biliter servari precipio et mando,
ipsamque valere volo jure testamenti, que si non valet jure testamenti saltem valeat jure
codicillorum vel alterius cujuslibet ultime voluntatis, rogans personas inferius nominatas quatenus
sint michi testes de hoc meo testamento. Actum fuit hoc testamentum et laudatum in dicto loco de
Terratis, et testes subscripti fuerint vocati et per dictum testatorem rogati die vicesima secunda
mensis decembris, anno a Nativitate Domini millesimo quadringentesimo tricesimo septimo,
presentibus pro testibus vocatis et per dominum testatorem rogatis Raymundo Crou, Petro Rechs,
Petro Jauberti, Llaurencio Juliani, Petro Raixach, Anthonio Adalberti, Juliano Pellisser, omnibus
dicti loci de Terratis, Bernardo Comte loci de Thoyrio, et me Johannes Morerii notarii, qui hec
recepi requisitus, vocatus et rogatus.[1] Sic pour filie

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